Gareth Waltroff

Au coeur de la forêt vivait la meute.
Je le savais.

J’avais si longtemps hésité avant de faire les premiers pas dans ce nouveau territoire. La Meute avait la réputation sanguinaire et les hurlements sauvages. La Lune pleine n’arrangeait rien et le présage funeste du nuage gris me revenait en mémoire.

Je devais une fois de plus affronter mes peurs et mes doutes. Le monde que je connaissais avait peu à peu disparu, ma famille éloignée par mes soins, s’inquiétait de mon nouvel état. Je ne reviendrais jamais, avais je précisé en franchissant le seuil de la battisse paternel. Le jamais avait été un déchirement, mais sans doute une liberté pour les miens.

J’avançais toujours dans l’inconnu.

Je tremblais à chaque feuille et tous les bruits de la nuit me semblaient suspect. La chouette me regardait de coté et ses grands ovales, me fixaient étrangement. La nuit été douce et la moiteur de mon dos m’indiquait que je n’étais pas dans ma meilleure forme.

La cime d’un chêne.

Un couinement m’indiqua que la chouette avait atteint sa cible et que le mulot serait le repas de la portée. Quelle idée avait traversé ma triste mine pour que je me présente ici ce soir ? Je ne connaissais personne et les odeurs que je commençais à humer ne me donnaient aucune indication sur les propriétaires de ce vaste domaine.

Je refreinais l’envie de me mettre à courir tout droit dans les broussailles, car mon statut de cible serait alors tout a fait découvert. Je n’étais plus un homme, mais tout à fait une bête. Bizarrement je ne souffrais pas de ma mutation progressive, mais je ne savais pas ce qui m’attendait lorsque je basculerais dans le monde brut de la vie sauvage.

Cette nuit serait elle ma dernière ?

Mes ongles me démangeaient et le long de mon échine, la douleur incisive me lançait quelque fois des éclairs bleus devant les yeux. Je déglutissais avec difficulté, mon torse se tordait sous le simple fait de la respiration. Je n’étais que souffrance, mais mon esprit s’ouvrait à la nature.

Au cœur de la forêt vivait la Meute.
Je le redoutais.

Comme chaque soir de pleine lune Sirion s'était fait enchainer dans la grotte.
Les enseignement de hozz pour canaliser et controler sa bête ne portait pas encore leurs fruits même si une net amélioration s'était fait sentir.
Mais cette fois la bête était plus violente, plus difficile a repoussé.
L'odeur...l'odeur dans l'air provoquait la plus violente crise que Sirion avait connu.

Toute sa rage et toute sa force de battait maintenant contre les entraves qui l'enchainait à la pierre.
De petit fragment de roche se détachait peu a peu au fur et a mesure que les mouvement se faisait de plus en plus fort.

Un seule idée hantait maintenant l'esprit de Sirion, se liberer au plus vite des chaine et se rué sur "l'autre" ...

L'odeur était de plus en plus proche... Sirion poussat un hurlement féroce alors qu'il venait de libérer une de ses mains...

Le cri féroce me tétanisa.
Empli de haine et de joie mêlée, puis répercuté par ce qui pouvait être l’échos d’une caverne ou d’une grotte, il tonitrua dans le calme apparent de cette immensité boisée.

La meute vivait dans la forêt.
Je l’entendais.

Est-ce par un excès de folie ou une confiance aveugle, est ce par stupidité ou par esprit de corps, je décidais de savoir d’où pouvait provenir ce déchirement sonore. J’avançais parmi les ronces et les aubépines qui m’écorchait les restes de mon pantalon.

Depuis la nuit dernière, j’avais déambulé, perdu dans mes pensées et dans cette nature hostile. J’avais trouvé une vielle charogne putride et j’avais consommé les lambeaux de sa chaire noircie, mais une faim plus profonde me saisissait les entrailles.

Au détour d’un buisson, je remarquais, sous une corniche, une densité sombre qui pouvait être le lieu de perdition tant convoité. Le craquement d’un os indéterminé me confirma que j’étais sur les flans d’une tanière et que la bête résidente n’était pas de celles qui broutaient l’herbe de la plaine.

La meute vivait dans la forêt.
Je voyais son empreinte.

Un grondement sourd dans ma tête me fit chavirer. J’humais l’air et le vent m’apporta une odeur fauve et brûlante. Je ne savais plus quoi faire. J’étais celui qui avait fuit les hommes et qui ne connaissais pas les bêtes, mais que son instinct poussait vers les siens.

Les miens. C’était la première fois que je n’étais plus Gareth, mais une autre forme devie, une autre forme d’homme. Mes pulsions primaires commençaient à prendre le pas sur ma raison et j’avais les plus grandes peines à garder un semblant de logique.

Dans mon autre vie, j’avais étudié dans les écoles les plus brillantes et ma faculté de compréhension et d’analyses m’avait permis d’ouvrir mon avenir aux hautes sphères de l’économie et de la finance. J’avais connu bien des éloges et de nombreux pris, j’étais récompensé et adulé par la gente féminine, pourtant au fond de moi, il me manquait le frisson ultime.

Je m’essayais aux sports les plus extrêmes pour donner à mon être les frissons les plus jouissifs, je frôlais la mort à plusieurs reprises, mais sans jamais atteindre ce que cette femme m’apporta en un seul regard.

Je me présentais précautionneusement à l’ouverture de l’Antre

- Gareth Waltroff, puis je vous parler ?

La meute vivait dans la forêt.
Je pensais y survivre.

L'odeur envahissait maintenant totalement la grotte.
Elle avait pour effet de rendre encore plus fou le jeune Lycan qui y était enchainer.
L'écume commençait a coulé le long de ses levres et sa force ne faisait que croitre en meme temps que montait sa colère.
Puis il y eu un son... Des paroles pronnonçées...
Pour toute réponse à ses paroles un grognement se fit entendre suivit d'un bruit de chaine secouée dans tous les sens.

La transformation était maintenant complete et là ou un humain aurait simplement tenté de forcé sur une chaine a la fois, se débattait maintenant un monstre incapable de toute logique et tirant en tout sens sur ses liens.
La roche s'efritait de plus en plus et certain maillon commençait même a s'écarté.

La vie de "l'intrus" ne tenait finalement qu'a ces lien de fer et de pierre et nul doute que si il parvenait a se détacher Sirion lui sauterait dessut a la manière d'un loup trop affamé que pour murrir le moindre plan.

"Ce n'est guère le moment...

La voix sortit de nulle part, l'obscurité était omniprésente, et, sinon la bête entravèe, nul signe de vie aux alentours de la modeste caverne.

Une branche craqua et Hozz apparut derrière l'étranger. Sa silhouette fine nageant dans son long manteau et ses cheveux en bataille vacillant au grè des courants d'air se détachaient dans l'obscurité.

-Gareth Waltroff, hein !?... Jamais entendu parlé! Que voulez-vous? Que faites-vous sur le térritoire de la Meute? Et pressez-vous, mon frère ne tardera pas à se détacher, et ce n'est certainement pas moi qui me risquerais à m'interposer entre lui et vous.

Un petit sourire moqueur naquit sur les lèvres de Hozz.

- Gareth Waltroff, répétais je, comme pour m’en convaincre, je suis Gareth Waltroff. Votre frère, dites vous, il est si méchant ?

La Meute vivait dans la forêt.
Je la rencontrais.

Je suivais les sons et je n’avais pas prêté attention aux regards que l’on pouvait me porter. Depuis quand m’observait on, je n’aurai pu le savoir, mais si l’intention avait été ma mort, je n’aurai pas marché aussi profondément dans les bois.

- Que mon nom ne vous dise rien est une évidence puisque c’est la première fois que j’ose fouler vos sentiers. Pour ce qui est de ce que je souhaite, protection et réconfort.

J’avais une étonnante entrée en matière. Je savais de la Meute qu’elle était impitoyable et violente et moi je me présentais comme un jeune chiot qui cherche le sein nourricier de sa maman.

- Je ne sais rien de ce qui m’arrive, ni la façon de contrôler les pulsions qui m’animent les soirs d’éclipse. Je suis encore un homme.

Le fond était atteint. On aurait pu me prendre pour un fou, maintenant j’étais suicidaire, je devenais la proie, la cible, le festin dans la gueule du loup.

- Je suis perdu et je ne sais comment expliquer ce que je ressens. Je ne sais pas ce que vous êtes, car je ne sais plus qui je suis. Je suppose que nous pourrions nous ressembler et ce que je vois et ce que j’entends me terrifie. Jamais, je n’avais approché aussi près de ce que je deviens et ça me fait peur.

Je suis Gareth Waltroff et c’est le seul nom que je me connaisse. Je suis venu vous rencontrer et je crois que c’est fait. Je ne sais si je vais survivre à cette nuit, si c’est par votre main que je marquerais mon dernier soupir ou sous les crocs et les griffes de celui que vous appelez votre frère. Par pitié, laissez moi le temps d’apprendre avant que mon âme soit rongée par les enfers.

La Meute vivait dans la forêt.
Je subissais sa Loi.

Je me rendais compte que la pitié n’était pas un registre sur lequel je devais compter et que si on voulait tester mes capacités et mes limites, on me laisserait subir les appétits de la caverne. Je devais attendre que l’on décide pour moi et me préparer au pire des tourments.

La scene avait visiblement interressé le Duc, car il sortit d'une cachette naturelle aménagée par des branchages et des fougères. Il avait prit l'habitude d'exploiter la noirceur qu'offrait la forêt sauvage la nuit, il se satisfaisait des effets qu'avaient ses apparition surprises, alors qu'il n'avait jamais su être vraiment discret. Même son imposant marteau, ou même son armure commençaient à trouver leur place dans cette végétation qu'on ne pouvait éviter quand on marchait dans ces bois.

Il se montra donc à découvert, s'adossant contre un vieux tronc abimé par les ages et par je ne sais quelle créature venue éguisée ses griffes sur son écorce. Il croisa les bras, les yeux braqués sur le nouveau venu. Son visage ne trahissait aucune expression, ne permettait de traduire aucune envie, aucun sentiment.

-Je suis curieux de savoir comment un homme sûrement perdu aussi profondément ici, dans la forêt, que dans ses propres pensées, pourrait-il prétendre nous ressembler.

Voyez vous, il y a ici deux questions qui se posent. Qui êtes vous, et que voulez vous. Il y a ensuite le détail de ma patience qui a des limites, ainsi que celui concernant les chaines de son frère qui pourraient bientôt céder.

Tout en disant ça, il avait joint les mains sur la tête de son marteau, le manche à la vertical posé sur le sol.

Hozz sourit au Duc et le salua d'un mouvement de tête.

- Il est clair que la patience ne fait pas partie de nos points forts. Qui êtes vous et que voulez-vous? Ces questions vous sont posèes pour la dernière fois, si vous n'y répondez toujours pas, de toléré vous deviendrez proie.

Hozz se dénuda alors et posa proprement ses affaires sur une branche basse puis se tourna vers le Duc qui ne parrut pas s'en étonner.

- Je vais tenter de calmer Sirion, je ne voudrais pas qu'il s'en prenne a nouveau à un des villages alentours... Je vous laisse ce... Je vous le laisse.

Il désigna vaguement Gareth de la main puis se dirigea vers l'entrèe de la grotte et, avant même d'y avoir pénétré, il avait déjà pris sa forme lycante, sans bruits, sans cris, sa morphologie avait simplement changé pour révèler sa nature bestiale. A peine entré dans l'abris rocheux, il poussa un lèger grognement, annonçant qon arrivèe à son frère lycante.

J'étais perdu.

- Je ne veux rien, mais je vous propose simplement une bête de plus dans votre Meute. Je sais que je n'ai rien d’effrayant, ni de sanguinaire, mais donnez moi une chance de vous prouver que je peux être celui qui complétera votre clan.
Vous me demandez qui je suis ? Je suis l’un des votre, un Loup dont la carcasse d’homme ne lui permet pas d’agir à sa guise. Je suis celui qui est pourchassé, celui qui est renié, celui par lequel la mort arrive.
Je n’ai ni patrie, ni bannière, je suis libre dans un monde borné ou je ne puis vivre comme bon me semble, puisque je sème le désespoir et la haine. J’ai longtemps cru être unique, être le fléau d’un Dieu maudit, une peste vivante, mais je sais aujourd’hui que je ne suis pas seul. Suis-je moins mauvais pour autant, je ne saurais dire et c’est pour cela que j’ai besoin que l’on m’enseigne mon nouveau statut, que l’on canalise ma fièvre et que l’on m’accorde une nouvelle famille.

Reprennent mon souffle, je scrutais l’obscurité. La métamorphose m’avait laissé un goût de finitude. Savais je le faire ou l’éclipse était elle le seul moment ou je me transformais ? Je ne savais rien de ma nature et il me semblait que je devais apprendre avec des plus anciens et des plus expérimenté.

- je ne prône pas l’hégémonie de notre race sur cette terre, car cela nous causerait bien plus de maux que de solutions, mais il faut un jour que nous soyons reconnu pour ce que nous sommes et que l’on nous respecte pour ça. Je suis un novice en ces terres, mais j’ai grande soif d’apprendre et de comprendre les rouages du monde. Je suis devant vous, comme je le serais toujours, un élève.

La Meute vivait dans la forêt.
Je lui parlais.

Le grognement de Hozz eu pour effet de calmé quelque peu Sirion, l'odeur familière de son "frère" était apaisante, de plus bien que transformé le souvenir et la déconvenue de leur première rencontre était toujour présent.

La silhouette d'Hozz se détachait dans la pénombre de la grotte.
Sirion semblait calme mais un feu brulant lui dévorait toujour les entrailles.

-Vous ne voulez rien...

Dans un long soupir, le nain se redressa et, empoignant son marteau, il avança jusqu'à un sentier dissimulé par quelques plantes épineuses.

-Mais vous ne désirez sûrement pas finir entre les crocs de Sirion. Je ne saurais vous dire ce que cela fait, juste ce que cela donne ; une belle mort hurlante et bien rouge... Donc, je vous conseille de me suivre.

La fin de sa phrase avait été prononcé avec une sorte de dégout, comme s'il lui était insuportable de devoir trainer cet inconnu dans leur forêt. Alors il tourna le dos, et avança, s'enfonçant rapidement dans la végétation.

(hrp : Un forum privé a du s'ouvrir pour ton cas, vas-y. ---> "Arrivée de Gareth Waltroff a l'abaye")

Tout semblait calme dans la grotte, seuls quelques grognements sourds parvenaient à l'extérieur. Enchaîné aux roches, Sirion faisait peine à voir en temps normal, une fois transformé, ses entrâves avaient en revanche quelque-chose de très rassurant. Hozz se posta devant lui et plongea son regard dans le sien, conscient que le seul moyen de le calmer dans ces cas là était de le dominer; mais il ne voulait pas prendre le risque de se battre à nouveau contre lui, il y aurait peut-être laissé la vie.

Entre ses crocs, Hozz grogna :
"Calmes toi mon frère, et je te libèrerais sur le champ... Calmes toi... Je t'en pries..."

Une étincelle s'éteingnit dans les yeux de Sirion, son souffle se fit plus calme sa lute contre ses lien cessat.
Il recula et s'appuyat le dos contre la pierre.
L'odeur de l'intrus semblait s'étre eloigné... A moin que celle de Hozz la recouvre completement...

Sirion parvint enfin a articulé quelque mot du moin il l'avait cru, son frere avait peut etre simplement comprit se qu'il voulait lui dire.

"Ne prend pas le risque de me libérer mon frère, il y a baucoup plus a perdre qu'a gagné si tu fait cela."

Si Hozz avait a se moment plongé son regard dans celui de Sirion il aurait surement aperçut au dela de la bestialité une certaine forme de suplication, de crainte...

Hozz comprit l esentiment de son frère et renonça a le libèrer. Même si le voir ainsi entraver le peinait grandement, il comprenait que le libèrer n'aurait pas été raisonnable.
"Bien frère... Je reviendrais à l'aube... En attendant, tâche de rester calme. S'il te plait...